mardi 14 mai 2013

Chuck Norris : Des larmes et des rires


Des fois c’est plus fort que toi, tu chiales. Tu ne chiales pas quelques larmes comme dans les films d’amour. D’habitude dans les films d’amour, la nana pleure : une larme coule le long de sa joue, le mascara résiste, son œil est beau, brillant, mais pas rouge. Une pétasse quoi ! Bref, toi quand tu chiales, c’est avec le trio morve- bave-œil de grenouille. Tu chiales tellement que des petits sons étranges sortent de ta bouche et tu te stoppes net en te demandant si un animal ne vit pas dans ton corps. De toute façon on s’en fout, tout le monde chiale : les mecs bodybuildés et les Hells Angels y compris. Si ça se trouve, même Chuck Norris pleure. 

Généralement, quand tu es dans cet état, tu ressembles à une parodie grotesque de Bridget Jones. La meuf qui n’existe pas dans la vraie vie. Celle qui se lance sur son lit, agrippée à un vieux Winnie l’ourson qui n’a rien demandé. Généralement, quand tu as bien bavé sur ta peluche, tu exagères. Mais alors, tu exagères tout! « Ma vie n’a aucun sens, de toute façon, je vais crever de l’œil.  Que le grand Faucheur vienne me chercher maintenant, tout de suite, même si je suis en culotte-chaussettes ». Tu ne relativises rien du tout. Les enfants du tiers monde, les accidentés de la route, les divorcés, les otages de pays en guerre,  les gens de Confessions Intimes. Rien n’à foutre ! Toi tu souffres bien plus encore.

Après avoir rendu 12 litres de larmes, arrive en grande pompe le mal de tête. La vieille barre dans le front où tu sens la pulsation de ton sang grimper de l’œil jusqu’au cerveau. Hagard, le mouchoir dégoulinant dans la main, tu te lèves et tu asperges ta tronche de flotte, comme pour te réveiller quand t’es bourrée. Ta salle de bain est inondée, mais tu t’en fous, de toute façon, c’est fini ! Tu ne feras plus le ménage pendant au moins 20 ans, tu ne prendras plus ta douche et tu porteras à vie ta culotte et tes chaussettes.

Au bout de quelques heures d’errance dans ton appart, tel un hamster sous lexomil, tu te poses sur le canap, tu te demandes subitement ce qui vient de se passer.
C'était quoi cette transe de marabout envouté? Cette crise furtive de larmes-niagara ? Tu renifles un coup. Tu réfléchis. Tu re-renifle et puis tu te dis que : tout de même face à un otage du tiers monde affamé, accidenté, divorcé et qui passe sur Confessions Intimes, tu ne fais quand même pas le poids. Toi, vu ton bide, la malnutrition est loin de te guetter. Niveau séquestration, t’es en place :  un tour de clé et tu sors de ton appart. Mis à part une éraflure sur le tibia en sortant de ta bagnole, RAS côté accident. Divorcée ? Faudrait-il que tu sois mariée. Pour Confessions Intimes, à moins de tomber sur un mec Belge, fan de tunning, jaloux et atteint du syndrome Gilles de la Tourette, normalement les caméras de TF1 ne devraient pas franchir le seuil de ta porte.

Et puis, faut dire que tu es née avec une chance, une chance formidable. Quand tout s’écroule autour de toi, l’auto-dérision est ton arme. Alors, ok  tout le monde chiale, mais tout le monde ri aussi (sauf peut-être Chuck Norris).

Après réflexion, tu passes un coup de fil au grand Faucheur pour lui dire de venir prendre l’apéro plus tard. Tu irais bien rigoler un coup, en fait.

1 commentaire:

  1. A bien lire entre les lignes, on pourrait croire que tu as vécu l'expérience des larmes. C’est normal, nous pleurons tous plus où moins. Certaines émotions génèrent les flots qui, soit dit en passant, sont aussi très utiles pour déboucher les canaux lacrymaux… Le rire et l'humour sont quand même plus profitables, lorsqu’ils ne sont pas forcés. Quant au « grand faucheur » Brrr! Il me fait froid dans le dos. Je le laisse s’empêtrer dans ses chaînes maléfiques. Je hais les sadiques qui volent, sans remord, la vie des braves gens! Do

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