jeudi 13 mars 2014

La moustache, Lénine et moi !




Toi et tes ovaires, vous avez été vachement sollicités le 8 mars.


-          « Un thé mademoiselle ? c’est moi qui offre ». 

-          « Ah bon et pourquoi donc » ? 
-          « Mais parce que c’est votre journée » !

Le même manège s’est poursuivi peu de temps après avec une vendeuse-voix-de-poissonnière. 

-          Attention mesdames pour l’achat d’un soutien-gorge, la culotte est à moitié prix !

Tu es dubitative. Est-ce que les féministes de l’époque, celles qui ont brûlé leurs soutifs, apprécieraient de se voir refourguer un stock de Wonderbra le jour de l’anniversaire de leur combat ? Pas sûre. Est-ce que Lénine s’est dit : « Les mecs, j’ai une idée géniale pour relancer l’économie. On va créer la journée de la meuf ! Mais si Bernard, tu vas voir, ça va marcher. On leur colle deux trois promos chez Sephora, ni vu, ni connu j’t’embrouille. Pendant ce temps Bernard, on pourra jouer à la pétanque, peinards ». Pas certaine de ce scénario, non plus. 

Merci patron !

Toi, franchement, tu attends autre chose qu’un savon gratuit chez Yves Rocher. Tu imagines plutôt un petit geste de patron-chéri : « Mademoiselle Bond, le 8 mars m’a  fait réfléchir. J’apprécie votre travail et j’ai décidé de gracieusement vous filer sans vergogne le même salaire que Gaston qui occupe un poste identique au vôtre ». Voilà, la promo que tu attends pour la journée de la Femme. Pour cela, tu peux toujours rêver en piétinant les baleines de ton soutif. 

Parfois, tu te dis qu’une moustache ne serait pas du luxe car au boulot, ça semble marcher ainsi : plus la moustache est grosse, plus les fonctions le sont aussi. Alors l’année prochaine, c’est décidé, tu testes le duvet-poil, mais avec une touche de gloss s’il vous plaît ! Ce n’est pas parce que tu as la force de l’homme que tu ne peux pas avoir le glamour de la femme, c’est ce que l’on appelle le girl power.