lundi 28 avril 2014

Freud de la Mords-Moi-Le-Nœud


Toi aussi tu as déjà glissé de façon énigmatique dans une conversation : «Depuis quelque temps,  je vois quelqu’un ». Le vieux mystère pourri ! Faut pas se leurrer, quand tu vois « quelqu’un » il y a deux possibilités : soit tu trompes ton mari, soit tu vois un psy. Dans les deux cas, t’es foutue !

Stress au travail, problème relationnel avec ton chiwawa dépressif, doudou retiré trop vite pendant la petite enfance, toutes les raisons sont bonnes pour te psychanalyser jusqu’au fond de la culotte.

-    Docteur, vous pouvez me donner des vitamines, je me sens fatiguée de la paupière.

-    Et votre sommeil, il est comment votre sommeil ?

-    Sans intérêt.

Il te scrute et pose un diagnostic dans sa tête de toubib-à-qui-on-ne-la-fait-pas.

-    Vous êtes stressée ?

Et voilà ! Pour lui, les choses sont claires, tu es hypocondriaque. A chaque fois, que ta douleur dépasse son champ de connaissance, le verdict tombe : « C’est le stress, avec ou sans point S ».

Forcément avec ta tronche d’overbookée façon Gisèle Bündchen se rongeant les ongles en guise de repas à la Fashion week, il serait mal venu de dire que tu es quelqu’un de zen.

-    Oui, peut-être un peu.

-    Ok ! Alors, allez voir un psy.

Simple, rapide, efficace. 23 euros plus tard, te voilà donc au téléphone avec Madame Freud-De-La-Mords-Moi-Le-Nœud.

-    Bonjour madame, je souhaite prendre un rendez-vous.

-     Qu’est-ce qui vous arrive ?

-    J’ai la paupière lourde depuis quelque temps.

-    Vous avez-eu un problème relationnel avec votre mère dans l’enfance ?

-    Heu non…

-    Hum. Je vous propose un rendez-vous mardi 17h00.

En vrai, ça veut plutôt dire : « Mardi, tu me fais un chèque de 65 €. Ensuite, je vois pendant combien de séances je peux t’arnaquer le porte-monnaie. On parlera de tes parents, de ton chien, de ton toi, de ton sur-toi, de ton sous-tif.

Quelques temps plus tard, tu commences à évoquer à la pause-café tes visites chez ce fameux « quelqu’un ». Ulcérée, tu découvres que les trois-quarts de tes collègues sont déjà passés par la case « Freud-De-La-Mort-Moi-Le-Nœud ». Limite, le mec qui a toujours géré son émotion seul dans ses chiottes, c’est un vieil amish solitaire et désœuvré.

Sans déconner, aujourd’hui, c’est tendance de se faire cirer le nombril à coup de : « Non, vous n’êtes pas capricieuse et vous n’êtes pas odieuse. C’est le manque de figure paternelle qui vous rend comme ça ». Bullshit ! Avec père ou sans père, tu es une connasse et puis c’est tout !Ton caractère pourrave n'a pas d'excuse !

C’est simple, le psy c’est devenu aussi systématique qu’une tisane drainante après les fêtes de noël. Tout est prétexte à la névrose. Si tu chiales, si tu t’énerves, si tu bouffes 10 Ferrero Rocher à la suite meuf, faut consulter, tu es surement dépressive, bipolaire et boulimique.

Non, non et non ! Levons-nos poings et pulvérisons la gueule de Freud et de Jung. Certes, tu t’exprimes, tu bouffes, tu picoles, tu gueules, tu aimes, tu détestes, tu rigoles et tu chiales, mais une chose est sure c’est que tu VIS, même sans psy !

3 commentaires:

  1. Tu viens de me donner envie de regarder le film avec Harrison Ford chez les amish : Witness !
    Me voilà bien...

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  2. Mais à quoi pensais-je ! ^^

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  3. Mais c'est quoi cette mèche claire ? Inquiétant, non ?

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