lundi 23 décembre 2013

Joyeux Noël toi-même !




« Tu as trouvé tes cadeaux pour les fêtes » ? Ça, c’est la rengaine du moment. A vrai dire, tu t’en tamponnes le coquillard de noël, son papa, ses cadeaux et sa crise de foie.  Toi, tu attends juste de passer à l’année suivante, sans que l’on vienne t’enquiquiner avec une pauvre pintade qui n’a rien demandé. 

Noël, tu détestes ! Même que t’as envie de chourer tous les petits souliers qui attendent leurs joujoux par milliers, au pied du sapin.  Mais ça ; les gens ne comprennent pas ! Un jour, lors d’un repas de famille, tu annonces à l’assemblée : « Noël me fait l’effet d’une coloscopie sans anesthésie. J’aimerais pouvoir m’en passer ». Silence. Même la pintade ne moufte pas. Seul un môme demande à son père « Dis, papa…Ça veut dire quoi : coloscopie ? ». 

S’ensuit un débat interminable. Une cousine s’inquiète : « Tu as eu un traumatisme dans ton enfance ? Parce que  Sophie Davant en parlait dans son émission. Le côté masculin du père-noël avec sa barbe et sa grosse voix peut potentiellement intimider l’enfant. Il rejettera ensuite la virilité qui est en lui. » Là, ta cousine analyse ta silhouette : « bon ok tu n’es pas un homme. Mais tu refoules surement quelque chose ».  Ne reste plus qu’à remercier Sophie Davant et ses analyses pointues.

Tu boycottes noël, et alors ! 

Quand tes copines s’émerveillent autour de leurs sapins décorés façon travesti à paillettes, toi tu scrutes ton ficus sur lequel tu as jeté négligemment des spaghettis en guise de guirlande. Ton arbre des fêtes « tuné » ne semble pas faire l’unanimité. Chloé ton amie t’interroge : « C’est impossible de ne rien aimer dans noël, y a bien un truc qui te ressemble, qui te passionne » ?  Tu réfléchis, puis tu hurles: « le vin chaud, j’adore le vin chaud » ! Chloé choppe son portable. « Bon, j’appelle les alcooliques anonymes, tu m’inquiètes ».

jeudi 19 décembre 2013

A vous.



Aujourd’hui, je ne prendrai pas la parole au « tu » mais au « je ». Je ne parlerai pas en tant que Ludi Bond, mais en tant que Ludivine, bloggeuse, femme et libre. 

Aujourd’hui, je serai surement moins légère qu’à l’habitude et mon personnage ne se mettra pas en scène.

J’ai récemment reçu des critiques acerbes, presque menaçantes, sur mes billets d’humeur (Tous reçus à quelques heures d’intervalle, sur un article datant de novembre). En voici quelques extraits : 

«   Je suis une femme et forcément féministe. Vos articles sont effrayants. Je suis consternée par autant de bêtises. Pour vous, la femme est niaise, facile, volage, godiche, ne pense qu'à séduire l'homme (!!!), ne sait pas conduire, ne sait pas bricoler, mais sait évidemment repasser, faire le ménage et les courses et rêve de rester jeune. Oh oui, restons jeune, sans ride et avec la peau douce ! Pour plaire à l'homme, le mâle supérieur ! Pour vous, passer 30 ans, on est vieille et donc inintéressante. ANONYME»

« Même sans lecture "féministe" de votre blog, je trouve consternant l'humour facile vu et revu sur les blogs depuis la vague des Bridget Jones & co, le ton inspiré des magazines féminins bien gonflants avec leur fausse connivence, leur ton de "copine", les clichés que n'importe quel beauf pourrait aligner au café du commerce... BENEDICTE»

« Débattre du fond est déjà un trop gros compliment pour la gourdasse qui a écrit cette daube.
Aucune pensée argumentée, aucun cheminement logique, visiblement les clichés ont pris tout l'espace synaptique de son cerveau de dinde. Cette fille mérite la lapidation. Ni plus ni moins.
Diaboliquement… ANONYME»
Je suis pour la liberté d’expression, la tolérance, et l’ouverture d’esprit. Je ne souhaite donc pas censurer ces commentaires, puisqu’ils affirment (certes, avec véhémence et parfois avec violence) une opinion.  Je comprends qu’on ne soit pas tous sensibles aux mêmes écrits, aux mêmes styles, aux mêmes histoires. Moi-même, j’ai des préférences pour certains auteurs, certains cinéastes ou artistes. En revanche, je ne dénigrerai jamais le travail qui est réalisé derrière leur production. Cela s’appelle le respect. 

Je n’ai pas la prétention d’être une « artiste » ou un « auteur ». Je suis tout simplement une femme avec toute la beauté et la complexité qu’elle comporte et je suis si fière de cela, que je ne laisserai jamais quelqu’un attaquer mon intégrité. 

L’écriture est pour moi une richesse avec laquelle j’aime parfois dessiner des histoires que certains verront creuses, emplies de clichés. Je trouve tout simplement dommage qu’ils ne s’attachent qu’à un premier degré pourtant si mal camouflé.

Je ne souhaite pas me justifier sur la personne que je suis. En revanche, je veux prendre la défense de ce personnage de blog que j’ai créé et qui m’est cher.

 Cette fille un peu grotesque, un peu godiche et maladroite n’est qu’une pâle caricature d’un ensemble de femmes, jeunes ou moins jeunes, célibataires ou pas, mères ou adolescentes (ou les deux). 

Cette fille, c’est une bulle d’air dans mon quotidien, un avatar qui moi me fait rire (on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, n’est-ce pas). Elle semble certes un peu idiote et pourtant lorsque je l’écris et que je l’invente, elle est si sensible, si complice de ma vie. 

J’espère qu’elle permet à d’autres lecteurs de sourire et de s’y attacher et si ce n’est pas le cas, alors elle ne vous en voudra pas. Puisqu’elle n’existe pas.

lundi 16 décembre 2013

A bas la ride !




Un dictionnaire qui s’écrase sur ta tronche, tu vois l’effet ? Bah mon pote, c’est rien à côté de ce que tu ressens quand, un matin tout tranquille et serein, tu découvres dans le miroir ta première ride.

Avant, tu pensais que les crèmes lissantes c’était pour ta maman ou pour Madona. Toutefois, aujourd’hui, avec tes poches et ta ride entre les deux yeux tu ne fais pas la maligne. Tu fonces sur ton ordinateur en tapant : « comment faire disparaitre un vieux sillon qui te donne l’air d’un koala chafouin». Première erreur : tu regardes les résultats dans Google images. Deux possibilités : Soit tu gerbes, soit tu relativises. 

Mais qui ose mettre de telles photos sur internet. Te lèves-tu vraiment un matin en te disant : « j’ai bien envie de faire un truc sympa  et si je postais ma fistule bucco-dentaire sur le web ?».

La ride, c’est technique

En continuant tes recherches tu découvres que ta fameuse « tranchée » à un nom ! Elle s’appelle : ride du lion. Ca lui donne  presque un air mignon. Apparemment, quand ton visage est griffé de cette patte féline, il y a des remèdes : massage de la ride, gymnastique du visage s’approchant du regard étonné de la chouette, ou chirurgie esthétique t’amputant le porte-monnaie de 4 000 €. 

Résultat, tu masses comme une ouf. « Allez mais déguerpis sale bête ! » Ta peau rougit, elle commence à démanger, mais la ride reste.

Tu fonces à la pharmacie.  « Bonjour, j’aurai besoin d’une seringue et de Botox s’il vous plait ! » La nana en blouse te regarde l’œil médusé. Elle te propose de t’asseoir. « Je n’ai pas besoin de chaise ! Je veux que le lion disparaisse de mon visage ! »  C’est donc tout naturellement, que la pharmacienne te tend un bout de papier « C’est le numéro de ma psy, appelez-là, elle m’a sauvée après mon divorce. » Bienvenue dans le monde des névrosées.

lundi 9 décembre 2013

Baston dans les rayons




Ca fait trois jours que ton frigo est vide. Pour te nourrir il ne te reste que 4 biscottes, un pot de ketchup, un sachet de soupe lyophilisé et un bout d’emmental  aussi vieux que Madonna. Meuf, soit tu meurs de malnutrition, soit tu fais les courses !

Il faut bien l’avouer, c’est un peu la galère pour trouver LE créneau horaire qui t’évitera la file d’attente au supermarché. Tu essaies toujours d’être plus maligne que tout le monde en vadrouillant dans les rayons entre midi et deux. Grosse erreur ! D’une part, parce qu’un tas de nanas a eu le même éclair de génie que toi. D’autre part, parce qu’à midi le timing est serré et patron-chéri ne sera pas content de te voir débouler avec une heure de retard. 

Forcément, la veille tu prépares toujours une liste. Forcément, le jour même, tu l’oublies. Alors, tu arpentes les allées pestant d’avoir laissé ce fichu bout de papier à la maison. 

C’est la course sur le terrain

Soudain, une working girl décèle ton désarroi. Sans pitié, elle te double façon Schumacher. Ulcérée tu  hurles « faute ! ». Mais aucun arbitre n’arrive à ton secours.  Si tu veux être dans les temps, va falloir jouer du chariot. Ni-une-ni-deux tu tentes de rattraper l’écart au rayon poisson. Tu jettes une dorade qui n’a rien demandé dans ton caddy. Tu tentes un dépassement devant les petits-beurre. La working girl est coriace ! Elle te bloque le passage, mettant sa formule 1 à roulette de biais dans le rayon. 

La working girl digère mal

Après un acharnement vain, tu ne parviens pas à la doubler à la caisse. En revanche, tu as tout le loisir d’observer son panier : Plats individuels Weight Watchers, Céréales All brans, serviettes hygiéniques flux abondant. 

Il y a donc des meufs pires que toi sur terre : célibataire, en pleine période de règles, au régime et constipées. Te voilà rassurée.

lundi 2 décembre 2013

Coup de vieux et condescendance




« Oh mademoiselle, vous êtes charmante » ! Ca, c’était avant. Désormais, le jeune t’aborde davantage  par un : « Bonjour madame, z’avez pas une cigarette ». A bien y réfléchir, tu ne sais pas ce qui te choque le plus : le « madame » qui ne te rajeunit pas où le môme de 11 piges qui fume. 

Faut te rendre à l’évidence, tu vieillis. Avant, l’écervelée, c’était toi. Maintenant tu as des attitudes de réac’, comme celle de tes parents autrefois : « Quelle aberration de voir l’éducation des jeunes d’aujourd’hui ! A 10 ans, je ne galochais pas sur les bancs publics ». Non mais à 10 ans, tu rêvais secrètement que Yohan Kermorvan  (tu as toujours eu un faible pour les bretons) t’embrasse pour la galette des rois. Tu étais reine, il était roi, tu pensais à : « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants » et à l’époque tu croyais que pour procréer un simple échange de salive pouvait suffire. 

Ok, tu étais niaise! Toi, tu avais Hélène et les garçons pour ton éducation sentimentale, forcément ça change de Gossip ou les anges de la téléréalité. Que serais-tu devenue en ayant Nabila pour modèle ?

Tu sais que tu vieillis si…

Tu choppes un cap vers 25 ans. En gros tu prends le melon. Tu te sens supérieure à tous ces morveux de lycéens qui rigolent niaisement près des abribus. Tu es condescendante ! Tu te dis : « Mon dieu qu’ils sont bêtes »  quand tu les vois débouler pétaradant sur leur scooter une mèche rebelle sur le front. Le summum du coup de vieux, c’est lorsque tu utilises l’expression « les jeunes d’aujourd’hui ». Allez va te coucher mamie ! Le môme à bien raison de t’appeler « madame », tu pues l’embourgeoisement. 

Peut-être même qu’un jour, quand tu seras très vieille, très ridée, le nom des rues changera passant de la rue Brassens à la rue Shy’m. Alors, vive l’évolution, vive l’éducation !