vendredi 19 juillet 2013

On a tous un peu de Dominique Strauss Kahn en nous





Depuis que j’ai mes trente ans, je deviens une grande. Plus de peur, plus de stress, plus de kilos à perdre, du coup plus rien n’a raconté. Tu m’as cru là ? T’as bien raison d’être dubitatif. Je te rassure, j’ai toujours la hantise de croiser un pigeon fou au coin de la rue, je m’angoisse à l’idée de ne pas entrer mon popotin dans la robe de mes 16 ans qui m’allait si bien et ma balance m’informe tous les matins qu’il me reste encore deux ou trois os à perdre.

Toutefois, avouons-le, c’est l’été. L’été ça te détend, c’est pas comme le printemps. Fini les allergies, bonjour le décolleté avantageux et l’orteil qui se pavane nu dans ses tongs. Ton visage se dore l’épiderme, y a juste tes tâches de rousseurs qui te font criser. Ton corps brunit et tous les soirs tu vérifies tes marques de maillot de bain, fière d’avoir le derrière blanc comme une meringue italienne, mais la cuisse dorée comme le poulet de chez mamie.

Le soleil, les soirées au bord de la piscine après le boulot, les sangrias en terrasse et même le volant brulant que tu prends dans tes mains quand tu entres dans ta bagnole : bah tout ça, ça te fait rêver en attendant que les vacances arrivent.  

D’ailleurs, quand tu te pointes au boulot et que tu sais que c’est ta dernière journée avant 3 semaines de bonheur, tu te sens comme Mel Gibson dans Braveheart. Rien, ne peut t’arrêter. Tu t’imagines descendre de ta caisse, la musique de Carmina Burana derrière toi, le pas décidé, genre : « les mecs, je boucle les derniers dossiers, je réponds à quelques mails, j’te claque la bise et j’me casse ».

Le soir en rentrant, tu prépares fébrilement tes valoches pour ta semaine de folie avec les copines. Bon, là en revanche, c’est le calvaire. Tu ouvres ton placard en scrutant tes robes les unes après les autres : « toi j’te prends, toi aussi, toi non, enfin si, j’aime bien tes fleurs ». Bref, t’es pire que Strauss Kahn. L’infidélité c’est ton truc : tu aimes plusieurs robes à la fois et même si l’une d’entre elle est trop petite pour toi, tu forces la fermeture, ca te boudine, tu t’en fous. Elle est à toi et elle n’a pas son mot à dire. (Bon ok, la semaine prochaine tu prends rendez-vous chez le psy !)

Une fois les vêtements bouclés, tu gères la trousse à pharmacie : Un mal de crâne, une aigreur d’estomac, une gastro, un pied amputé ? Tu es parée à toute éventualité. Tu peux même porter secours à l’ensemble de la population basque avec tout ce qui traine dans ta valise.

Dans la liste des trucs à caser, il te reste : les chaussures, les bijoux, le maquillage, les produits de beauté et forcément, les bouteilles de rosé !

Quand tu observes le nombre de sacs qui trônent dans ton entrée, tu te dis que louer un stand sur le marché pourrait être une bonne idée : en vendant tout ton bordel, c’est la fortune assurée.

Le jour J, tu descends la mine réjouie tout ton bardas. Tu croises les voisins qui te te parlent de la pluie et du beau temps et étrangement, tu kiffes. T’es heureuse !
Ce moment en général, il dure 2 minutes et 15 secondes. Quand tu te pointes devant ta bagnole, c’est à cet instant précis que les vacances tournent mal.

Une question s’impose d’elle-même. Te stresse. Te file une éruption soudaine de boutons.

Comment vais-je parvenir à tout faire loger dans la Swift ? Merdeu !
Heureusement pour déstresser t’as le Lexomil qui t’attend dans ta trousse de secours.