samedi 19 octobre 2013

Message à vous : blogueurs, blogueuses.



En fait, j’accouche.

9 mois, les gars. 9 mois que ce blog existe sans que mon envie de raconter de la bêtise douce et sucrée ne diminue. Et je l’avoue, l’égocentrisme commence à faire partie de mon vocabulaire, de mes habitudes même.

Quand tu tiens un blog, tu as toujours le même discours : « mon but ce n’est pas de parler de moi, c’est de partager, tu vois » ? bullshit ! Ok ta volonté, ce n’est pas de parler de ta vie, de ton œuvre, mais ton but, c’est quand même d’être lue. Alors quand tu découvres petit à petit que tes billets fonctionnent sur tes amis : « oh franchement, tu m’as fait trop rire » !  Tu jubiles intérieurement.  « Putain, mais les gars quoi ?! Je fais marrer les gens » !

Commence alors le challenge, les envies de grandeur. Parce que oui, quand tu es blogueur/blogueuse tu as tendance à prendre le melon.

Ne joue pas les effarouchés, toi-même, tu le sais. On développe tous les mêmes tics incontrôlables :

1.      Ton billet est à peine publié que tu souhaites déjà en informer la terre entière. Tu pourris le mur de tes amis. Tu tweetes à mort, tu google+ises. En somme, le mec qui te suit et qui loupe ton article : soit il est paumé dans une grotte au Yemen, soit il est entré dans un profond coma.

2.      Les minutes qui suivent ton arrosage des réseaux sociaux, ta main se greffe d’elle-même à ton smartphone : « Attendez les mecs, j’ai un like ! » suivi d’un « hihihi, trop lol ce commentaire ». Après 10 minutes, ton Iphone a perdu la moitié de sa charge.

3.      Quand à l’époque, les cours de monsieur Papillon ton prof de mathématiques te faisaient l’effet de 4 Xanax, là tu découvres une passion soudaine pour les statistiques. Pics de fréquentation de ton blog, source du trafic, référencement, keywords…tu sens monter en toi le pouvoir du geek. T’aurais presque envie d’apprendre à faire du code HTML.

4.      Un jour, un journaliste te contacte pour parler de ton blog. Tu réponds avec le détachement blasé de Joey Starr en promo : « Hum pourquoi, pas ! » Mais en vrai, c’est la Macarena dans ton cœur. « aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhh, ma tronche dans le journal. Papa, maman, z’avez vu, c’est moi ! Comment ça où? Mais là regarde, c'est moi ! »
En fait ce que tu ne sais pas, c’est que cette journée-là le journaliste était en rade de sujet !

5.      Après ce début de notoriété (qui durera une journée) tu « t’égocentrises ». « Tiens et si je lançais ma page Facebook » !
En secret tu pries pour dépasser les 150 likes. Du coup tu menaces tes amis « Allez vas-y fais pas ta pute, suggère ma page à tes potes. Sinon je raconte la fois où t’as fait pipi dans le lavabo ».

6.      Dernière étape : Tu imagines que tu es drôle, sympa et que tu as du potentiel, alors tu postules aux Golden Blogs Awards avec le secret espoir de gagner au moins un porte-clés. Mais comme tu doutes tout de même un peu, tous les jours tu harcèles tes proches « hey, t’as voté ? Dis t’as voté ? Quoi ton chien est mort ? C’est triste dis-donc ! Mais n’oublie pas de voter quand même. Parce que tu vois, j’suis sûre que Poupy il aurait été content ! »

Alors, si tu veux voter pour moi (rappelle-toi le lavabo, rappelle toi Poupy) clique ici : http://www.golden-blog-awards.fr/blogs/30-ans-j-te-casse-les-dents.html


Et sache, ami blogueur, amie blogueuse que je ne te juge pas, que je te taquine même un peu. Ne m'en veux pas, je suis juste une grosse balance. 

jeudi 10 octobre 2013

Action ! Coupez !




Dans la vie, il y a toujours des étapes à franchir : le premier sous-tif, le premier appart, le premier avis d’imposition où t’es imposable, le nouveau taff, les 80 ans de mamie, le changement d’une roue de bagnole et globalement tu t’en sors plutôt bien. En revanche, une étape compliquée pour toi c’est de poser tes fesses sur le siège moelleux d’une meuf à ciseaux qui s’inquiète de ton cuir chevelu. 

Le coiffeur ! Généralement, tu y vas dans deux situations. Soit à la suite d’une déception sentimentale : étrangement t’as envie de changer de tête, là-tout-de-suite-maintenant parce que tu comprends « j’ai besoin d’un renouveau dans ma vie ! ». Souvent, tu en sors dépitée, hurlant à la mort que la coiffeuse a trop coupé, que tu ressembles à un homme et que de toute façon tu seras moche jusqu’à la fin de tes jours. Ou alors (quand sentimentalement tout va bien), tu t’aperçois que bientôt tu vas passer dans le Guinness book pour le record battu du cheveu le plus long. Ni une ni deux, tu fonces chez la coiffeuse la plus près de chez toi, parce que tu comprends « y a urgence » !

INTERIEUR JOUR-SALON DE COIFFURE 

-          « Oui ? c’est pour quoi » ? qu’elle te demande la meuf à ciseaux quand tu entres dans son salon.
Tu es tentée par : « C’est pour une vidange » ! mais tu réponds plus sobrement : « C’est pour une coupe ». Là, elle t’analyse, scrute ta chevelure, grimace.

-           « Ils ont été lavés quand la dernière fois » ?  

Tu bafouilles, t’as peur de dire une connerie, tu te justifies même histoire de ne pas passer pour une cradingue.

-          « hier ! Enfin… hier soir. Ça ne fait pas longtemps, donc je suis propre madame». 

Elle te fait signe d’aller t’installer sur un fauteuil, tu n’en sauras pas davantage sur cette question laissée en suspens. Tient-elle un journal secret répertoriant toutes ses clientes qui ont le cuir chevelu douteux ? S’en servira-t-elle un jour pour te faire du chantage ? 

-          « Alors, on fait quoi » ? 

-          « Bah je suis venue pour une coupe, alors on coupe » !

Là, tu sens poindre en elle une petite lueur d’excitation. Armée de ses lames et ciseaux elle est prête à  tout donner. 

- « Enfin juste un peu les pointes, parce que je veux garder ma longueur quand même ».

D’un seul coup : la déception ! Tu vois sa mine réjouie s’assombrir aussi vite qu’un oiseau fonçant dans une baie vitrée. Mais que se passe-t-il avec les coiffeuses ? C’est comme si elles avaient un besoin constant et insatiable de challenge. Elles ont envie de mécher bleu, orange ou rose, de dégrader à qui mieux-mieux, de boucler, de raser… pourvu que ce soit original, créatif, artistique ! Alors quand toi tu débarques avec tes choquottes et tes envies classiques, la pauvre est dépitée. Aujourd’hui, ce n’est pas toi qui va lui apporter son lot de rêves et de créativité. 

Elle lance vexée, un brin provocant :

-          « Oui enfin… faut que ca se voit quand même » !

Tu fais mine de n’avoir rien entendu. Elle te tend une blouse (tu ne sais jamais si tu dois l’enfiler devant ou derrière) et tu la suis timidement pour le shampoing. 

C’est toujours inconfortable ces bacs de lavage. T’es jamais bien installée. T’as le cou scié et l’eau est souvent trop chaude ou trop froide, mais lorsqu’elle te demande « si la température, ça va », tu acquiesces toujours d’un « hum, hum » de peur de te faire engueuler.  

Retour au fauteuil de la torture. La femme aux ciseaux joue sa dernière carte.

-          Ils sont abimés vous savez…

Elle ne continue pas sa phrase, mais te présente une de tes mèches calée entre ses doigts qui veut tout dire. Plutôt crever que de couper ta tignasse de fée ! S’ensuit rapidement un combat serré de négociation.

-          « On retire bien 10 cm » ? 

-          « Jamais de la vie ! Je ne sais pas moi, coupez 3 cm ».

-          « 8 » ?

-          « 4 » ?

-          « 5 » ?

-          « vendu » !

Moralité, le coiffeur, c’est comme le boucher ou le fromager. T’en demande toujours moins, il t’en met toujours plus. 

Quand elle a bien coupé aux ciseaux, elle choppe toujours une espèce de rasoir sorti de derrière les fagots, et vas-y que je retaille. T’as abandonné l’idée d'observer tes cheveux de soie mourir sur le carrelage du salon.  

Ensuite, généralement elle te brushe les cheveux façon actrice-feux-de-l’amour, beaucoup trop gonflés, beaucoup trop laqués, beaucoup trop feux-de-l’amour. 

INTERIEUR NUIT-DANS TA SALLE DE BAIN 

La tête sous l’eau après avoir quitté l’antre de la terreur, tu croises les doigts très fort pour que la coupe rende mieux avec TON brushing à toi. 

Face au miroir tu scrutes le résultat. Tu es dubitative. Tu tripotes. Tu recules. Tu pinces ta bouche avec une moue mi mannequin-blasé mi duck-face (on ne sait jamais ça apportera peut-être du caractère à ta coupe). Tu re-scrutes. Tu re-tripotes.  

Finalement, tu t’y fais.

Toutefois, tu préfères tout de même aller voir le boucher ou même le fromager, c'est moins dangereux.